Thierry Grisard : « La place du vétérinaire a évolué dans le sens de la protection du bien-être et du physique des chevaux »
Aujourd'hui à 06:00 AM
À 60 ans, Thierry Grisard est une figure reconnue des sports équestres à l'international puisqu'il officie depuis plus de trente ans au titre de vétérinaire pour la Fédération équestre internationale (FEI). À l'occasion du salon Longines Equita Lyon, nous avons discuté bien-être équin avec lui et passé en revue ses différents rôles auprès de l'instance mère des sports équestres et de GL events.
Cavalier depuis son enfance, mais pas fils de cavaliers, Thierry Grisard a toujours vécu par amour du cheval. Devenir vétérinaire sonnait pour lui comme une évidence. Après une spécialisation en chirurgie équine effectuée en Suisse, il a rejoint le CSEM (Centre sportif d'équitation militaire) de Fontainebleau, où il était à la fois vétérinaire et cavalier en concours complet. En 1990, il s'installe en tant que vétérinaire à Trévoux (01), avant de co-fonder dix ans plus tard la clinique vétérinaire équine du Champ Perier dans l'Ain, où il exerce toujours.
Depuis 1993, il est également vétérinaire pour la FEI et arpente le monde au service des athlètes équins de haut niveau. L'été dernier, il officiait d'ailleurs à Versailles pour les Jeux olympiques de Paris. Aussi pas- sionné que passionnant, il est de tous les fronts et tente à son niveau de faire des sports équestres un milieu tou- jours plus respectueux du cheval.
Cheval magazine : Ici au salon Longines Equita Lyon, vous endossez un rôle de vétérinaire pour la Fédération équestre internationale. En quoi consiste-t-il ?
Thierry Grisard : En réalité, j'ai trois rôles sur Equita Lyon. D'abord, je suis consultant pour GL events (société organisatrice de l'événement,NDLR). Je travaille pour eux tout au long de l'année en les accompagnant sur les aspects vétérinaires et sanitaires de l'événement. Mon périmètre d'action est assez large.
Sur l'aspect sanitaire, je suis en charge des relations avec la DDPP (Direction départementale de la protection des populations, NDLR) pour les conditions sanitaires, des normes de désinfection pour les boxes et les écuries, ainsi que de la mise en place de tous les circuits de cheminement qui permettent de limiter au maximum les risques sanitaires d'épidémie. Nous examinons tous les chevaux à leur arrivée sur le site et nous devons leur faire suivre une progression logique jusqu'à leur intégration aux écuries, avec des sas pour les examens à l'arrivée et la mise à l'isolement des chevaux qui présentent des symptômes anormaux ou suspects.
Ensuite, il y a tout ce qui concerne les mesures liées à l'accidentologie. Ça va de l'accompagnement pour les pistes qu'on fait avec Paul-Jacques Tanvez de Normandie Drainage, l'entreprise en charge des sols, à des choses très simples comme les accès ambulances : où les positionner, organiser des répétitions pour faire entrer l'ambulance et mettre en place des écrans pare-vue, etc. Au total à Lyon, nous sommes dix vétérinaires pour l'ensemble du concours (épreuves nationales, internationales et western confondues). Enfin, pour la partie internationale, j'exerce au titre de vétérinaire délégué de la FEI. En amont de la compétition, je dois m'assurer que tout le service vétérinaire soit mis en place avec un coordinateur, le VSM ou veterinary service manager. J'assiste également aux inspections vétérinaires, qui consistent à s'assurer que les chevaux soient tous en bonne forme pour participer à la compétition.
CM : Vous êtes également l'un des créateurs de la commission bien-être équin chez GL events. Pourquoi avoir fondé cette commission ?
TG : Le pôle santé au salon Equita Lyon existe depuis très longtemps, et ça fait quatre éditions qu'on consacre une journée entière sur le salon au bien-être équin. À l'occasion des Jeux olympiques de Paris, on s'est dit que c'était le bon moment pour avoir un comité indépendant qui puisse don- ner des recommandations et un avis sur tout ce qu'on faisait d'un point de vue du bien-être. Aujourd'hui, c'est un sujet prenant. On voit bien qu'il y a des enjeux sur la licence sociale des sportséquestresdansleurensemble. Cette commission permet également de bénéficier de l'apport de connaissances de personnes très variées, comme des chercheurs, des éthologues, mais aussi des gens de la société civile avec la représentation des gens de la SPA.
Retrouvez la suite de notre dossier sur la pratique de l'équitation en hiver dans le n°636 de Cheval magazine. Il est disponible en kiosque ou sur notre boutique en ligne.