Pauline Basquin : « C'est une immense fierté d'avoir pu faire retentir la Marseillaise et une belle récompense pour tout le monde »

https://www.chevalmag.com/wp-content/uploads/2024/12/54174250241_73024cd059_k.jpg

Après trois décennies muettes en CDI5* Coupe du monde, la Marseillaise a de nouveau retenti le week-end dernier, à Madrid, grâce à Pauline Basquin et Sertorius de Rima Z*IFCE. Jointe ce lundi par téléphone, alors qu'elle partait faire une promenade sur les pistes de l'IFCE à dos de « Serto le plus beau », Pauline Basquin est revenue sur les deux victoires, obtenues sur le Grand Prix et la Reprise Libre en Musique.

Comment avez-vous vécu cette Coupe du monde de Madrid ? Les résultats sont-ils à la hauteur de vos espérances ?
En voyant le plateau de départ, je savais que j'avais une petite carte à jouer pour faire retentir la Marseillaise. Ce n'était pas gagné d'avance non plus, mais je savais que c'était jouable. Donc on a rempli la mission. Évidemment, c'est une immense fierté pour moi d'avoir pu faire retentir la Marseillaise. Ça faisait trente ans que ça n'était pas arrivé en Coupe du monde d'un CDI5*. C'est une belle récompense pour tout le monde et par tout le monde, j'entends les gens qui m'entourent et qui entourent Sertorius, le public français qui nous soutient ainsi que la Fédération française d'équitation et le staff fédéral, dont les efforts engagés depuis plusieurs saisons maintenant portent leurs fruits.

« Un très bon accueil du public »

Est-ce le fait de savoir que vous pouviez accrocher une victoire ajoutait une petite pression supplémentaire ?
Non, du tout. Le cheval était assez chaud, j'ai dû un peu plus le gérer qu'à Lyon par exemple, où il était plus facile à monter. J'avais en réalité plus de pression à Lyon, j'étais devant mon public, c'était notre première sortie depuis les Jeux…

Vous qui n'étiez encore jamais allée à ce concours madrilène, qu'en avez-vous pensé ?
J'ai bien aimé. La piste n'est pas très grande dans le sens où le public est assez proche. Mais ça, à la limite ce n'est pas plus mal parce que ça met un peu d'énergie à Sertorius. Les chevaux sont un peu à l'écart, on passe par dehors pour aller dans le hall, ça fait du bien de voir le soleil. L'ambiance est très bonne, j'ai eu un très bon accueil du public, notamment sur ma Reprise Libre en Musique. Ça fait du bien de voir que notre Libre commence se faite connaître à l'étranger et que public comme juges reconnaissent le petit Sertorius. Même moi maintenant, on me reconnait. Les gens me reconnaissent et demandent des autographes dans le salon alors que je ne porte pas forcément la tunique. C'est une belle reconnaissance pour la France.

Une fois de plus, le couple a passé la barre des 80% sur la Libre. © FEI/Thomas Reiner

« Sertorius était là quoiqu'il arrive »

D'un point de vue de la technique, quel regard portez-vous sur vos reprises ?
Pour être tout à fait honnête, dans le Grand Prix, j'étais déçue de moi, mais pas de Sertorius. Je l'ai senti un peu tendu et j'ai eu du mal à aborder le coin avant la ligne de changements de pieds, je n'ai pas bien monté mon coin, je n'ai pas su le gérer. J'étais déçue de moi sur ça. Que je le sente tendu, ça arrive et ce qui est positif, c'est que même en étant tendu, il essaie de faire au mieux. Il s'est marché dessus dans le premier piaffer, heureusement il ne s'est pas fait mal, ne s'est pas fait une petite coupure et n'a pas déferré. Il s'est reconcentré tout de suite.
Sortir avec une grosse faute à 73%, il n'y a pas si longtemps, on aurait signé tout de suite. C'est aussi ce qu'il faut voir, que malgré la faute, les points sortent. Même en étant un peu chaud, il était quand même très présent avec moi, donc je suis très contente de lui.

Était-il aussi chaud sur la Libre ?
Non, c'était plus facile sur cette reprise. Mais à un moment au pas allongé, il a remonté la tête parce qu'il y a un serveur qui est passé du côté des tables VIP avec ses deux plateaux à bout de bras, et ça l'a un peu crispé. Il s'est demandé ce que c'était que ces plateaux qui se baladaient en hauteur. Ça me l'a un peu tendu. Bon après, c'est le jeu, il devrait se concentrer et ne pas faire attention à ça, ce n'est pas une excuse, on est censé être capable de garder nos chevaux à l'écoute.
Mais de ce fait, les premiers galops n'étaient pas les plus faciles. Ils étaient un peu piqués jusqu'au galop allongé. Mais même avec ça, il est resté avec moi. Il ne m'a pas lâché sur les pirouettes ni les changements de pieds. Je suis très fière de lui parce qu'il était là quoiqu'il arrive.

« Prendre le plus de points dans l'optique de faire la finale »

Après vos 17 points glanés à Lyon, cette victoire vous en apporte 20 supplémentaires. Vous êtes pour l'heure sixième de la ligue de l'Europe de l'Ouest et les huit premiers à l'issue de la saison se qualifient pour la finale Coupe du monde. Est-ce un objectif cette année ?
Oui, l'objectif en venant à Madrid était de prendre le plus de points possibles dans l'optique de faire la finale. Mais attention, je ne la ferai pas coûte que coûte parce que je n'ai que lui et je ne veux pas faire toutes les étapes pour absolument me qualifier. Pour le moment, on est bien parti mais ce sont les quatre meilleurs résultats sur la saison qui comptent. Il me reste deux étapes à faire et à bien faire.

Savez-vous déjà où vous allez vous rendre ?
Je suis en train de voir avec Jean (Morel, sélectionneur de l'équipe de France de dressage, ndlr) pour faire soit Bâle, soit Amsterdam. Ensuite, je pense faire 's-Hertogenbosch.  

Retrouvez toutes nos actualités sur le dressage dans notre rubrique dédiée.

×