Le barbe, cheval en quête d'une reconnaissance internationale

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Né au Maghreb, le barbe a la particularité de s'adapter à toutes les disciplines, mais ce cheval souffre d'un manque de reconnaissance. Au Maroc et en Europe, on se mobilise pour cette race bourrée de qualité, qui est à la base de nombreuses races plus modernes.

Au Maroc, trois races sont valorisées : l'arabe, le barbe-arabe et le barbe. C'est ce dernier qui nous intéresse ici, joyau méconnu de ce patrimoine africain. Les origines de ce cheval datent de plusieurs siècles. Il nous vient de l'Afrique du Nord, plus particulièrement au Maroc, en Algérie et en Tunisie. Mais il s'est sans nul doute exporté partout dans le monde, notamment via les conquêtes espagnoles. « Des analyses ADN ont montré des marqueurs du cheval barbe nord-africains dans plusieurs autres races », explique le Dr Younes Jari, président de l'AMCBAB, Association marocaine du cheval barbe et arabe-barbe. Ce qui laisse supposer qu'il a été un apport important pour plusieurs races.

En France notamment, « c'est le cheval qui est venu avec les Arabes au VIIIe siècle, qui est remonté jusqu'à Poitiers, développe Marie Rabatel, présidente de l'Association française du cheval barbe (AFCB). Et quand on fait des recherches génétiques, le camargue d'aujourd'hui est aussi issu du barbe ». Ses trois pays d'origine prennent en main le barbe depuis 1987, année de création de l'OMCB, Organisation mondiale du cheval barbe, chaque pays en assurant la présidence tour à tour. Auparavant, aucun standard n'existait officiellement, même si des écrits le qualifiaient déjà comme « un cheval de selle de taille moyenne, avec de l'os, etc. », ajoute Younes Jari.

Longtemps utilisé pour les travaux agricoles, le barbe fait aujourd'hui par exemple un excellent cheval d'école ou de spectacle. © Elodie Pinguet

Des qualités trop méconnues

Au Maroc, il est la race locale par excellence. Façonné en partie par le désert, il a été longtemps le compagnon du quotidien, « le travail à la ferme, l'agriculture mais aussi quatre-vingts kilomètres par jour et repartir tous les jours, mais avec une allure de 15 km/h et pas 25 km/h. Donc en endurance, il se fait surpasser par les pur-sang arabes », énumère Marie Rabatel de l'AFCB.

Trouver là où excelle le barbe va de pair avec l'idée de lui assurer en avenir. Au Maroc, on l'utilise beaucoup comme cheval d'école. En France aussi, il pourrait faire un parfait allié pour les centres équestres, comme l'a expérimenté Marika Blanc dans son centre équestre de l'Aveyron. C'est aussi un bon cheval pour le spectacle. En effet, comme nous l'explique Marie Rabatel, Mario Luraschi a par exemple attelé quatre barbes en attelage. 

Retrouvez la suite de notre article sur le cheval de race barbe dans le n°636 de Cheval magazine. Il est disponible en kiosque ou sur notre boutique en ligne.

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