Qui veut récupérer les 26,8 millions d'euros d'excédent du budget des JO ? La compétition commence

C'est en 2025 que le fléchage plus précis des millions excédentaires des JO va avoir lieu. En attendant, une bataille démarre pour savoir qui va récupérer une partie du butin. Le Comité national olympique du sport français (CNOSF) doit en récupérer une bonne partie. Mais pour en faire quoi ?

Après la bonne surprise économique de la fin de ces Jeux, reste à savoir : qui va récupérer les 26,8 millions d'euros d'excédent du budget des JO ? « Il y a deux natures de sommes : la partie « intéressement » aux contrats marketing, qui représente 8 millions d'euros pour le Comité national olympique du sport français (CNOSF) et 1 million pour le CPSF (Paralympique), qui nous sont affectés directement. Et les 20 % du boni de liquidation prévus au CNOSF pour un certain nombre d'actions de développement », a rappelé David Lappartient, le président du CNOSF lors de la conférence de presse à l'issue du dernier conseil d'administration de Paris 2024. Soit au total 13,3 millions d'euros. Une belle somme utile pour le sport français alors que le budget 2025 prévoyait initialement une baisse de 174 millions d'euros pour le ministère des Sports, passant de 889 M€ en 2024 à 715 M€ en 2025.

Initialement la mission du CNOSF n'est pas de gérer les budgets des fédérations sportives mais de fédérer les fédérations sportives françaises en tant qu'émanation du comité international olympique.

« Nous n'avons pas encore d'idée précise sur les 20 % du budget excédentaire qui nous reviennent. Avant de tirer des plans sur la comète et savoir ce que nous allions faire, il convenait d'abord d'attendre les résultats. C'est encore un peu court mais nous allons nous mettre au travail », a ajouté le Morbihannais, en lice pour la présidence du CIO.

Une partie de ces millions va notamment permettre de « recomposer des réserves » pour le CNOSF. Autrement dit de rembourser ses dépenses liées au Club France dont l'équilibre budgétaire n'était pas assuré, alors que le CNOSF le finançait à hauteur de 4,6 millions d'euros issus de ses fonds propres et le Comité paralympique (CPSF) à hauteur de 2,5 millions d'euros.

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« Nous avons le temps de nous organiser »

Les 8 millions d'euros sont déjà comptabilisés dans l'exercice 2024 du CNOSF qui est l'éminence tricolore du comité international olympique. Le « boni » de 13,3 millions ne « sera, lui, effectif qu'à l'issue de la liquidation de Paris 2024, après juin 2025. Nous avons donc tout le temps de nous organiser ». Mais l'équipe en place ne sera pas forcément celle qui déterminera comment allouer ces millions surprises. Puisqu'en juin auront lieu des élections et le renouvellement du CNOSF. « Ce sera donc le rôle de celles et ceux qui seront désignés, en juin prochain, en charge du CNOSF de se pencher sur le sujet » anticipe David Lappartient.

20 % de 26,8 millions doivent aller au CIO et 60 % au mouvement sportif français. « Les membres fondateurs des Jeux se réuniront en début d'année 2025 pour poser les prochaines étapes et utiliser du mieux possible ce boni, dans l'esprit de Paris 2024 autour des sujets d'inclusion, de parité, de développement du sport dans le pays », a précisé Tony Estanguet, le président de Paris 2024 qui vient de voir sa mission s'arrêter officiellement.

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« Pas question que ce bonus parte à l'Agence ! »

Mais l'État pourrait s'en mêler à l'heure où les comptes publics sont au plus bas. Gil Avezous, ministre démissionnaire des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative a fait savoir que : « L'État a proposé aux collectivités que le boni soit mis dans un fonds dédié, géré par l'Agence nationale du sport (ANS), et qu'on puisse le gérer collectivement avec une répartition à la fois pour les collectivités qui ont accueilli les Jeux et aussi pour le reste du territoire national. Le but étant de démultiplier les fonds pour continuer à investir sur nos territoires avec une priorité donnée par l'État : ne pas trop se disperser, avoir quelques axes forts parmi lesquels l'un qui nous tient particulièrement à cœur : le parasport. »

Ce qui n'a pas manqué de faire réagir Patrick Karam, vice-président du conseil régional d'Île-de-France. Comme le rapporte le site spécialisé Sportbusiness.club, l'élu a déclaré : « Pas question que ce bonus parte à l'Agence ! Ce serait un moyen pour l'État de reprendre la main....