JO 2024 - Escrime. « On prend une claque » : en 2010, ils ont vécu les Mondiaux au Grand Palais

Il y a quatorze ans, le Grand Palais avait déjà troqué ses ornements habituels pour accueillir les Mondiaux d'escrime. Présents sous la verrière en 2010, plusieurs tireurs racontent la façon dont ils avaient vécu l'événement dans ce cadre unique.

Les fastes du Grand Palais ne ressemblent en rien à leur quotidien. « C'est toujours super quand on a l'occasion d'évoluer devant des tribunes pleines, être encouragés. Ça transcende, confie Cécilia Berder. Car la plupart du temps, on tire dans des salles où il y a très peu de personnes. »

La poignée de spectateurs présents dans les gradins de la Halle Saint-Jacques de Bâle, en juin dernier, à l'occasion des championnats d'Europe d'escrime, a de quoi illustrer les propos de la Finistérienne. Mais entre les murs du Grand Palais, la donne est différente pour les tireurs. Sous la verrière de l'édifice parisien, fleurettistes, sabreurs et épéistes vont évoluer dans un lieu atypique.

Comme un air de déjà-vu pour Cécilia Berder. En 2010, la sabreuse avait pris part aux Mondiaux organisés en plein cœur de la capitale, entre les Champs-Élysées et l'esplanade des Invalides. D'abord remplaçante, la Morlaisienne, ultime rescapée de cette époque, avait finalement pris part à l'épreuve par équipes, à l'issue de laquelle elle avait remporté la médaille de bronze. « J'avais appris la nouvelle la veille. J'avais 20 ans et ça reste un souvenir incroyable. Le lieu est magique. »

« Plus difficile d'être dans sa bulle »

De ces championnats du monde, les derniers organisés dans l'Hexagone, Jean-Michel Lucenay garde aussi de précieuses images. « Ce qui m'avait vraiment marqué, c'est la voûte. La lumière était incroyable sur la piste. On prend une claque. C'est un sentiment de bien-être qui traverse le corps. On a l'impression d'être à l'air libre, de pouvoir respirer tranquillement alors qu'on a toujours le masque sur le visage et qu'on est à l'intérieur. » Des conditions qui influent également sur la façon de tirer selon le Martiniquais. « J'avais l'impression d'avoir énormément d'espace autour de moi. Et ça me confortait dans mon escrime. »

Les dorures du Grand Palais, Ulrich Robeiri avait essayé de ne pas les voir. « En sortant de la chambre d'appel, j'avais fait abstraction de tout. Dans ma tête, c'était juste la piste et mon adversaire. » Reste que la pression d'une compétition à domicile demeure singulière. « C'est plus difficile d'être dans sa bulle lors des jours qui précèdent. Car les gens vous en parlent, vous demandent des places. Alors que pour des Mondiaux à l'autre bout du monde, je partais presque en catimini », s'amuse l'épéiste.

« On entendait des encouragements comme à Roland-Garros »

Ajoutés au cadre prestigieux et à l'attrait donné par le Grand Palais à la compétition, les tireurs de 2010 avaient pu compter sur le soutien massif du public. Jean-Michel Lucenay esquisse la disposition des tribunes : « Rien n'était configuré comme un gymnase classique. On avait deux longs gradins de chaque côté. Le public voyait les quatre pistes dans la largeur. »

Le champion olympique par équipes de Rio se souvient de la ferveur des supporters français. « Tirer à domicile, on connaît ça avec le Monal (épreuve de la Coupe du monde d'épée qui a lieu chaque année à la salle Coubertin) mais au Grand Palais, tout était décuplé. L'organisation avait mis en place des petits clans dans les étages pour les équipes nationales. Ça a donné une ambiance incroyable. En finale contre les Américains, on est dos au mur et on remonte de huit touches dans le dernier relais. C'était de la folie. La joie collective, la Marseillaise a capella. Les gens avaient ramené des trompettes, on entendait des encouragements comme à Roland-Garros. C'est peut-être le plus beau souvenir de ma carrière, même en comptant la médaille d'or par équipes à Rio. »

« Ces Mondiaux ont marqué toute une génération »

Sur la piste du Grand Palais, Solenne Mary avait décroché sa dernière breloque internationale, une médaille de bronze par équipes. L'Alsacienne décrit un événement à part. « Ces Mondiaux ont marqué toute une génération, analyse la sabreuse. Les Français, bien sûr, mais aussi les étrangers. Tout le monde était subjugué par le cadre, l'ambiance. Les organisateurs avaient mis en place un truc exceptionnel. Sans compter que dans le Grand Palais, toutes les coursives étaient utilisées pour l'entraînement. Ça donnait un brouhaha et une effervescence constante. »

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