Luis Fernandez dénonce cette erreur du Matra Racing que le Paris FC ne doit surtout pas commettre

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En 1986, à 27 ans, son transfert du PSG vers le Matra Racing lui avait offert un des plus gros salaires de D1. Mais l'impact de l'international n'a pas été suffisant pour transcender les ambitions d'un club qu'il quittera trois ans après. Il est un des mieux placé pour parler de la possible arrivée d'un deuxième grand club de Ligue 1 dans la capitale. 

Qu'a-t-il manqué à Jean-Luc Lagardère pour faire du Matra Racing le deuxième grand club de la capitale ?

Monsieur Lagardère avait une réelle volonté et les moyens d'ancrer le club parmi les meilleurs d'Europe. Il y serait certainement parvenu s'il avait été mieux entouré car, par ailleurs, il avait prouvé qu'il était un grand capitaine d'industrie. Même si je pense, au final, qu'il n'était pas fait pour le milieu du foot. Sa première erreur, qui n'est pas vraiment de son fait, a été d'écouter ceux qui l'ont convaincu de quitter le stade de Colombes pour jouer au Parc, notamment le président Jean-Louis Piette, qui voulait y remplacer le PSG carrément ! Il fallait rester à Colombes où battait le coeur du Racing historique et y écrire une nouvelle histoire. En allant au Parc, le club s'est coupé de ses racines. A Madrid, l'Atlético et le Real ne jouent pas au même endroit. Chacun doit avoir sa maison, un endroit où les supporteurs peuvent se retrouver, s'identifier à leur club. Cela n'a malheureusement jamais été le cas avec le Matra Racing et ça explique à mon sens pourquoi la mayonnaise n'a jamais pris. Si le club était resté à Colombes, l'histoire aurait pu être différente.

« A Madrid, l'Atlético et le Real ne jouent pas au même endroit. Chacun doit avoir sa maison, un endroit où les supporteurs peuvent se retrouver, s'identifier à leur club »

D'une ambition à l'autre, peut-on comparer le Matra Racing des années 80 et le Paris FC des années 2020 ? 

Comme Monsieur Lagardère, la famille Arnault se propose de relancer l'idée d'un deuxième grand club à Paris. Je m'en réjouis parce que je pense qu'il y a largement la place. Et s'il pouvait y en avoir d'autres, le Red Star par exemple qui revient à un bon niveau, ce serait fantastique pour la ville. Pour le moment, dans le sillage du président Ferracci, ils font les choses bien. Sportivement, avec la montée en L1 qui se profile et administrativement avec la construction d'un centre d'entraînement près d'Orly, ça va dans le bon sens. Il va juste falloir qu'ils choisissent un stade ; Jean Bouin, le Stade de France, Charléty… par rapport à l'expérience du Matra, ce sera une étape capitale.

Sportivement, regrettez-vous votre départ du PSG au Matra en 1986 ?

Non, je ne regrette pas. Je venais de passer huit saisons au PSG, à gravir tous les échelons depuis le centre de formation jusqu'au premier titre de champion de l'histoire du club, avec un salaire très bas (2000 francs par mois, environ 449 euros, Ndlr), je pensais mériter mieux en 1986 quand le club a recruté Bokandé, Xuereb et Halilhodzic en me disant qu'il n'y avait plus de budget pour moi. Je sortais pourtant d'une grosse saison, élu meilleur joueur français, après la Coupe du Monde 1986… J'aurais aimé rester au PSG, mais j'avais aussi une famille à nourrir, un futur à préserver, je me devais de penser aussi à eux. C'est la vie… De très bons joueurs sont passés par le club, mais les dirigeants n'ont jamais fait les choses comme il fallait. C'est dommage, l'investissement de Monsieur Lagardère aurait mérité davantage de compétences à tous les niveaux.

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