Anthony Barle (VC Villefranche) : « Nous gérons le club comme une entreprise »

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Autant que ses bons résultats sportifs, c'est sa bonne santé financière qui a permis au club rhodanien de bénéficier du nouveau statut de Continentale Fédérale pour 2025 tout en restant en N1. Anthony Barle évoque son équipe du VC Villefranche

Qu'espérez-vous de votre promotion vers la Continentale Fédérale ?

L'idée de la Fédération est bonne qui nous permet d'accéder à des épreuves à l'étranger qui nous étaient inaccessibles avant, comme le Grand Prix Criquélion par exemple. Alors que nous sommes les bienvenus au-delà de nos frontières, on aimerait pouvoir participer aussi à des Classe 1 en France, des courses à étapes, comme le Tour de l'Ain près de chez nous, ce qui nous permettrait de valoriser le club. La LNC s'y est opposée… alors que ça fait des années que nous formons des futurs professionnels !

Ils préfèrent accueillir des équipes étrangères. On fera beaucoup de Classe 2, on se satisfera déjà de faire trois Classe 1 en 2025 et on regardera les organisateurs du Tour de l'Ain, qui seraient favorables à notre venue, se lamenter du faible nombre de coureurs au départ (80 en 2024, Ndlr). Alors qu'on devrait au contraire ouvrir les portes en grand pour partager la part du gâteau. 

Un gâteau qui se rétrécit dangereusement au point de pousser de plus en plus d'équipes à mettre la clé sous la porte !

Il y a longtemps que le cyclisme amateur de haut niveau est en crise. Les dernières disparitions d'équipes font prendre conscience à tout le monde d'une réalité difficile. Si le pied de la pyramide se casse la gueule, ça va forcément rejaillir sur des pros qui ne se soucient pas trop de nous au-delà de quelques dons de bidons ou de casquettes… Il a fallu attendre d'être au bord du précipice pour mettre en place des indemnités de formation.

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Anthony Barle assume sa politique chez les jeunes 

Quelles sont les conséquences pour vous de la multiplication d'équipes réserves professionnelles ?

Cela ne nous fait pas du bien car nous n'avons même plus la possibilité de profiter de nos meilleurs jeunes qui partent plus tôt pour évoluer en Conti. Avant, ils s'aguerrissaient en N1 et passaient pros en deuxième ou troisième année espoir.

Aujourd'hui, des juniors aux pros, il n'y a plus de transition. Les équipes pros ont tellement peur de passer à côté du futur champion qu'elles brassent large. Or, tout le monde ne s'appelle pas Paul Seixas. Il va y avoir un déchet important et pas mal de burn-out de gamins de 19 ans qui auraient besoin d'un niveau intermédiaire.

Le million d'euros qui a manqué à Groupama-FDJ pour garder un de ses leaders (Lenny Martinez, Ndlr) est le budget de sa Conti. Sans elle, ils auraient pu le garder et ouvrir une place supplémentaire à un niveau accessible à des clubs comme le nôtre. 

Le modèle économique des équipes de N1 est-il viable ?

La N1 coûte énormément d'argent, car nous nous déplaçons dans toute la France, pour peu de retombées financières. Quand beaucoup ont compté sur les collectivités territoriales, nous ne l'avons jamais fait ici. Depuis 2008, nous avons bâti un réseau de 200 partenaires, 95% de notre budget, en gérant le club comme une entreprise. Mais c'est un autre job que de faire des dossiers pour obtenir des subventions. Il faut croire que nous le faisons bien puisqu'aujourd'hui, nous n'avons plus à démarcher les entreprises, ce sont elles qui viennent à nous.

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