Julien Anquetin : « Intégrer l'équipe de France me fait rêver »

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Si Kévin Staut pointe pour l'heure en tête du classement général du circuit Coupe du monde, Julien Anquetin est le deuxième tricolore pouvant prétendre à une qualification pour la finale, qui aura lieu à Bâle (Suisse) du 2 au 6 avril. À peine rentré de Stuttgart, où il terminait le week-end dernier septième du Grand Prix Coupe du monde, et tout juste arrivé à Riyad pour les playoffs de la Global Champions League, il a répondu à nos questions sur son prometteur début de saison indoor.

Vous faites un bon début de saison Coupe du monde en ayant pris des points sur deux des quatre étapes auxquelles vous avez participé. L'année dernière déjà la finale Coupe du monde était un objectif de votre saison. Sur quels chevaux comptez-vous vous appuyer pour atteindre cet objectif cette année ? 
Je me suis déjà appuyé sur trois chevaux en quatre étapes. J'ai Farah Tame qui a seulement 9 ans, à qui j'aimerais bien donner de l'expérience dans ce circuit. Sinon, j'ai aussi Z Ice Cube Z, qui était vraiment bien à Stuttgart. Et puis évidemment j'ai Blood Diamond du Pont qui était aussi à Lyon et qui termine quatrième. Déjà, avoir ces trois chevaux est super. Je peux vraiment compter sur eux pour les étapes Coupe du monde. Peut-être que j'aurais aussi deux ou trois autres chevaux à venir qui pourraient faire un Grand Prix dans l'année si l'évolution est bonne. Je pense notamment à Flamby des Forêts et Fulldollar de Raygade, deux juments qui prendront 10 ans en 2025 et qui pourraient peut-être prendre part à un Grand Prix Coupe du monde en fin de saison.

« Un piquet un peu plus fourni et expérimenté »

Savez-vous déjà, si vous vous qualifiez pour la finale, avec quel cheval vous pensez vous y rendre ? 
Je pense à Blood ou Farah. Ice Cube était vraiment en forme pour les Grands Prix, mais j'ai peur qu'une finale soit un peu trop pour lui. J'ai de bons objectifs pour lui dans le Global Champions Tour et je ne veux pas que la finale soit trop dure. Après, pourquoi pas faire appel à lui. On verra au moment venu lequel de mes chevaux sera le plus en forme. Sachant qu'on peut en emmener deux… tout est possible. 

Vous avez déjà vingt-trois points au compteur(il en faut généralement quarante pour se qualifier pour la finale, NDLR). Quelles cordes avez-vous en plus à votre arc pour obtenir cette qualification ? 
L'année dernière, j'étais juste en dehors des dix-huit qualifiés et j'avais été rattrapé en dernière minute. Mais comme j'avais déjà pris des engagements à Miami et Mexico pour le Global, je n'ai pas pu m'y rendre malheureusement. Cette année, j'ai un piquet un peu plus fourni et des chevaux qui ont pris beaucoup plus d'expérience. Je pense que du fait d'avoir pris part à beaucoup de Grands Prix avec ces différents chevaux les rend plus prêts dans le début de saison. 

« J'aimerais faire le maximum de Coupes du monde »

Quelles étapes Coupes du monde envisagez-vous de faire pour vous qualifier ? 
J'aimerais aller partout (rires) ! J'ai la chance d'avoir un piquet de chevaux fourni et prêt à courir différentes épreuves. J'aimerais en faire le maximum, mais nous sommes beaucoup de cavaliers français. Il faut que tout le monde ait sa chance. Mais à Stuttgart par exemple, j'ai eu une invitation par le concours, donc je n'ai pas bénéficié d'une place réservée aux couples français.
J'aimerais faire Madrid et La Corogne, je suis en train de voir pour une invitation des organisateurs. Normalement, grâce à la Fédération française d'équitation qui me garde une place, je dois aller à Londres. Le reste, on verra la saison prochaine. Je ne ferai pas Malines et Bâle parce que les chevaux comme moi auront besoin de souffler. Ensuite, j'aimerais bien reprendre avec Leipzig. 

Julien Anquetin et Z Ice Cube Z cette année à Lyon. © PSV

« Farah Tame a tout d'une grande »

Revenons sur votre nouvelle venue à très haut niveau, Farah Tame. Elle est principalement sortie sur le Global Champions Tour cette année, où elle a pris part à plusieurs Grands Prix. Pourquoi avoir choisi ce circuit pour sa construction ?
C'est une jument qui a eu une formation chez son éleveur qui en est toujours propriétaire, Denis Brohier, et avec qui j'ai un partenariat. C'est Armand Mallet, un super cavalier de jeunes chevaux, qui l'a formée. Je l'ai récupérée quand elle était en fin d'année de 6 ans. Je l'ai emmenée un peu partout avec moi. De fait, elle a engrangé beaucoup d'expérience sur des gros concours. Tout cela fait qu'aujourd'hui, quand elle rentre dans une piste un peu impressionnante, elle est dans son jardin. Elle a l'habitude de ces concours-là. Cette année, elle a bénéficié du circuit du Global qui lui a donné une expérience et des opportunités de faire des Grands Prix 5* qu'elle n'aurait peut-être pas eues si je n'avais pas l'accès à tous ces concours. 

Où en est-elle dans sa progression ?
Je pense qu'elle progresse de semaine en semaine, de concours en concours. L'année prochaine, elle passera peut-être numéro un. Pour moi, elle est vraiment une future crack. 

Qu'a-t-elle de plus que les autres ? 
Elle est volontaire, elle a une mentalité qui est incroyable. Elle se donne toujours à fond. Là, à Vérone, elle s'est comportée de manière exemplaire (malgré huit points dans le Grand Prix, NDLR). J'espère qu'elle va passer le cap de la performance dans un Grand Prix prochainement. Pour moi, c'est une jument qui arrivera dans sa vie à sauter des championnats. Elle a tout : la rapidité, les moyens, le respect, le mental. Elle a tout d'une grande. 

« Le jour où le staff m'appellera, je serai présent »

Vous avez quand même trois chevaux prêts sur 1,60 m. Ça peut permettre de rêver. Qu'espérez-vous pour la saison 2025 ? 
Je me suis réengagé dans la Global Champions League avec mon équipe des Doha Falcons pour l'année prochaine. Forcément, le circuit sera une priorité. Ensuite, on verra en fonction des chevaux, si on a fait la finale Coupe du monde ou pas. Intégrer l'équipe de France me fait rêver, évidemment. Ces dernières années, même si Blood Diamond était déjà très performant, j'étais sur un piquet en construction. On était dans une année olympique, donc la Fédération avait forcément des cavaliers plus expérimentés en tête. En tout cas, le jour où ils m'appelleront, je serai présent.

Julien Anquetin signait à Lyon la meilleure performance française dans le Grand Prix Coupe du monde. © PSV

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