Isabell Werth : « Je pense que les Jeux olympiques de Paris étaient le bon moment pour montrer du grand sport »

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À l'occasion de l'étape de la Coupe du monde FEI de dressage organisée à Equita Lyon, fin octobre, nous avons rencontré celle que tout le monde surnomme la reine du dressage, l'Allemande Isabell Werth. Un entretien sans concession avec celle qui côtoie le plus haut niveau depuis trente-cinq ans.

S'il y a bien une cavalière que nous n'avons plus besoin de présenter, c'est bien Isabell Werth. La cavalière de 55 ans, détentrice de sept médailles d'or olympiques par équipes et sept médailles olympiques individuelles, records absolus (à Versailles Isabel Werth montait Wendy de Fontaine), a retrouvé cette année sa place de numéro un mondial. En marge d'une septième victoire à Lyon, cette fois avec DSP Quantaz, nous avons pu échanger avec la cavalière la plus respectée du circuit international mais aussi la plus appréciée du public, qu'elle ne manque jamais de chauffer lors des reprises en musique et des remises de prix. Arborant sa coupe de cheveux moderne et affichant un sourire communicatif, nous avons parlé des Jeux olympiques de Paris, dont les épreuves équestres se tenaient à Versailles, de l'avenir de la discipline du dressage mais aussi de sa longévité au plus haut niveau.

Cheval magazine : Réalisez-vous que vous débutez cette année votre 26e saison de Coupe du monde FEI ?
Isabell Werth : Vraiment ? Non je ne le savais pas, c'est en effet beaucoup (rires). Mais si je regarde en arrière, cela fait maintenant plus de trente-cinq que je suis dans le sport de haut niveau. Mon premier concours international était en 1988 ! Depuis, le sport a énormément changé, dans les deux sens.

CM : Nous allons revenir sur ces changements. Mais pour le moment, j'aurais aimé savoir si l'euphorie des Jeux olympiques de Paris était passée ? Vous n'en êtes évidemment pas à votre coup d'essai mais ces Jeux ont semblé spéciaux…
IW : Je dois dire que les Jeux de Paris ont été les Jeux olympiques les plus beaux que nous ayons eus jusqu'à présent ! Les Jeux de Paris n'ont pas uniquement été émouvants, excitants et très positifs pour notre sport. Ils ont été vraiment magnifiques quel que soit le sport. Il n'y a pas eu que les sports équestres qui ont bénéficié d'un stade incroyable avec le château de Versailles en fond et cette longue perspective ouverte devant. La ville entière de Paris et la France en général ont mis un point d'honneur à faire vivre chaque lieu historique pour faire partie de ces Jeux, ce qui a été vraiment incroyable. Nous avions vécu de magnifiques Jeux précédemment, mais ceux-là sont pour le moment uniques.

CM : J'ai eu l'occasion de vous voir sur tous les plus grands championnats internationaux ainsi que les Jeux olympiques, mais j'ai eu le sentiment, comme beaucoup, que vos deux médailles décrochées à Paris ont été très émouvantes ?
IW : Parce que l'ambiance était si puissante, si positive. Évidemment cela a été passionnant parce que tout a été très vite pour me qualifier et être sélectionnée avec Wendy. Elle a été incroyable. La compétition par équipes a été si serrée... Et cela a été de nouveau le cas dans la Libre pour les médailles individuelles. C'est vraiment super pour notre sport. Je pense que c'était le bon endroit et le bon moment pour montrer du grand sport, que cela soit pour l'image de notre sport, le public et les médias.

Isabell Werth et Jessica von Bredow-Werndl sur le podium des JO de Paris 2024. © PSV

CM : Je voudrais vous montrer une photo (photo ci-dessus, NDLR). Je trouve qu'elle résume bien ce qu'il s'est passé dans l'épreuve par équipes. L'Allemagne est sortie en or à seulement 0,12 point du Danemark. Que se passe-t-il à ce moment-là dans votre tête ?
IW : Je ne vais peut-être pas pouvoir vous le dire (rires). Je pense que nous nous disions : « Ok nous avons eu de la chance aujourd'hui » (rires). Je pense que personne n'aurait pu prédire que cela allait se passer comme ça. Cela aurait très bien pu aller dans l'autre sens. Ce jour-là, c'était une question de chance ou pas. C'est le sport, il faut l'accepter. Mais j'ai vraiment profité et apprécié l'ambiance dans la compétition par équipes. Il y a eu du suspense jusqu'au bout et le public a été incroyable.

Retrouvez la suite de notre entretien avec Isabell Werth dans le n°635 de Cheval magazine. Il est disponible en kiosque ou sur notre boutique en ligne.

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