Bretagne : Libéa ou l'histoire de deux Allemandes mordues de chevaux islandais
Aujourd'hui à 10:02 AM
Rien ou presque ne prédestinait Lisa et Tabéa, deux Allemandes, à choisir la Bretagne pour s'installer avec leurs chevaux islandais et créer leur association, Libéa. Quatre ans après leur déménagement à l'extrême ouest de l'Hexagone, les deux femmes s'apprêtent à prendre une nouvelle direction, toujours guidée par leur passion de ces chevaux uniques en leur genre.
Tout a commencé sur un coup de cœur. L'aventure de Lisa et Tabéa est presque née du hasard. Les deux Allemandes se sont installées en Bretagne après la crise sanitaire de 2020. À l'époque, elles ne faisaient qu'accompagner l'une de leurs clientes dans la région. « Elle était à la recherche de son écurie parce que c'était son rêve de vivre en Bretagne, confie Lisa. Elle nous a invitées et nous avons passé une semaine sur la presqu'île de Crozon. Nous sommes complètement tombées amoureuses de la Bretagne. »
Changement de vie
Pour Lisa et Tabéa, l'endroit est idéal pour elles et… leurs chevaux islandais ! Car oui, les deux amies ont une passion commune pour cette race unique au monde. « Ils sont très populaires en Allemagne. Après l'Islande, c'est le pays où on en trouve le plus, avec environ 73 000 individus » souligne Lisa, qui au cours de ses différentes expériences de cavalière professionnelle et monitrice en Allemagne a fait de l'entrainement de ces petits chevaux sa spécialité.
Il ne lui a pas fallu longtemps pour imaginer ses protégés dans les paysages bretons. « Parfois, la météo est similaire à celle de l'Islande, avec du vent, la mer, de l'herbe verte… » Alors ni une ni deux, elle quitte son Allemagne natale pour l'extrême ouest de la France, accompagnée de ses trois chevaux islandais. « Je devais d'abord venir vivre en Bretagne pour trois mois. Finalement, je ne suis jamais repartie. »
Concrétiser le projet
Ce n'est qu'un an plus tard que Tabéa rejoint son amie. Toutes les deux, elles envisagent de monter un projet autour du cheval islandais. Leur association, Libéa (dont le nom émane de la contraction de leurs deux prénoms), voit le jour en 2022 sur la commune de Roscanvel (29). Du fait de leurs précédentes expériences et formations respectives auprès des chevaux, elles se lancent avec pour objectif de transmettre leurs méthodes de travail « respectueuses du bien-être » du cheval tout en essayant « de mieux faire connaître le cheval islandais », notamment en participant à des démonstrations.
Pour l'heure, elles profitent des huit hectares de prairies dont elles disposent ainsi que de leur carrière en herbe pour dispenser des cours, proposer des pensions ou encore des balades en bord de mer. Si les chevaux islandais sont leur spécialité, les deux femmes travaillent également des chevaux de toutes races, y compris pour du débourrage.
Elles donnent aussi partout en France des stages à tous types de chevaux et cavaliers, même si les propriétaires de chevaux islandais comptent parmi leurs plus fidèles clients. « Ils sont souvent très seuls pour travailler. C'est difficile en France de trouver des moniteurs qui savent composer avec les allures spéciales du cheval islandais, qui ont le tölt et l'amble en plus des trois allures communes à tous les chevaux », soutient Lisa.
Voir plus grand
En cette fin d'année 2024, Lisa et Tabéa planchent sur leur nouveau projet : la création d'une ferme équestre à Hanvec (29), au cœur du parc naturel régional d'Armorique. Pour cela, elles envisagent de s'installer dans une ancienne ferme à rénover et développer. « Le lieu est vraiment magnifique. Il est en plein milieu de la nature avec la forêt autour. L'objectif est d'avoir plus de terrain et de vraies installations avec un manège, une carrière et même un gîte », explique Lisa avec de l'excitation dans la voix. Un projet qui se décline en trois étapes majeures.
Si Libéa est aujourd'hui une association, son statut va évoluer pour devenir une entreprise agricole. D'abord, les deux femmes installeront à Hanvec leur élevage de chevaux islandais. Elles ont même déjà acheté « un étalon venu tout droit d'Allemagne », d'un élevage qu'elles connaissent bien. Deux poulinières ainsi que deux jeunes chevaux devraient également rejoindre leur cheptel. C'est notamment grâce à cet élevage qu'elles espèrent pouvoir, à leur hauteur, contribuer à la préservation du cheval islandais en France.
Ensuite, Lisa et Tabéa espèrent pouvoir « créer un centre de formation pour cavaliers de tous niveaux, avec des chevaux adaptés et formés par nos soins, mais qui pourrait aussi accueillir des cavaliers ayant leur propre cheval », précise Lisa. Pour cela, elles devront faire sortir de terres leurs installations avec carrière et manège notamment. Enfin, elles aimeraient également rénover l'une des anciennes maisons du cor de ferme pour en faire un gîte. Une telle installation leur permettrait d'accueillir chez elles des cavaliers en stage à la semaine ou bien des vacanciers désireux de s'offrir une aventure avec leurs chevaux.
Pour plus d'informations sur le projet de Lisa et Tabéa, rendez-vous sur leur site internet.